La réalisation d'une opération de construction, particulièrement dans le cadre des marchés publics, nécessite une orchestration précise de multiples variables, parmi lesquelles les études d'exécution et de synthèse technique occupent une place centrale. Ces documents, définissent les plans de détail et les plans de synthèse, permettent d'anticiper les conflits potentiels et d'assurer la cohérence globale du chantier. Elles sont le garant d'une mise en œuvre conforme aux attentes, dans le respect des délais et des budgets. Dans cet article nous explorons comment la planification rigoureuse de ces études est déterminante pour le succès des opérations de construction, en mettant l'accent sur l'importance d'anticiper pour mieux réaliser les l'avant-projet BTP (bâtiments et des travaux publics).
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Les études d'exécution se concentrent sur la concrétisation des idées et des concepts développés lors des études de conception. Elles traduisent les intentions architecturales et techniques en instructions précises et réalisables, élaborant une méthodologie et les plans détaillés nécessaires au gros œuvre et aux autres corps d'état. À cette étape, chaque composant du bâtiment est défini, dimensionné et positionné, permettant ainsi de préparer le terrain pour une exécution sans heurts.
Parallèlement, les plans de synthèse visent à harmoniser les interventions des différents métiers impliqués dans la construction. Ils permettent d'identifier et de résoudre les interférences entre les éléments structurels, les réseaux techniques et les équipements, assurant ainsi une intégration fluide de l'ensemble des composantes d'un projet.
Suivant l’importance et la complexité d’une opération, les études d’exécution coordonnées par la synthèse vont nécessiter un temps incompressible de 3 à 4 mois pour les plus petites et de 6 à 12 mois ou plus pour les plus importantes. Anticiper est donc le maître mot dans la gestion de projet de construction. Ces anticipations doivent permettre la réalisation des premières phases d'un projet de construction, où les études de conception doivent déjà envisager les défis de l'exécution. En effet, une planification soignée des études d'exécution et de synthèse est essentielle pour prévenir les retards et les dépassements de coût. Elle implique une évaluation rigoureuse de la durée nécessaire à ces études, qui peut varier de quelques mois pour les projets les moins complexes, à plus d'un an pour les opérations d'envergure.
Dans les marchés publics, où les contraintes de temps et de budget sont souvent strictes, la capacité à anticiper les besoins et à coordonner efficacement les travaux dès le départ devient un atout incontestable. Cela nécessite une compréhension approfondie des implications techniques et logistiques de chaque décision de conception, ainsi qu'une communication fluide entre tous les acteurs du projet.
Le démarrage effectif des travaux de construction est un moment important qui nécessite une attention particulière à la gestion des priorités. En revanche, prévoir le temps nécessaire à leur bonne exécution ne remet pas pour autant en cause le démarrage du chantier et son rendu final, il suffit de bien gérer les priorités. Les plans d'exécution jouent ici un rôle crucial, en mettant en lumière les éléments à prioriser pour le gros œuvre et les autres lots concernés. Cela inclut :
- Pénétrations dans le bâtiment
- Attentes au sol et réseaux spécifiques sous dallage
- Descentes de charge
- Puissances électriques (pour le lot Electricité)
- Calculs thermiques et de ventilation
- Décaissés dans la dalle basse
- Réservations dans les fondations
- Réservations pour le 1 er niveau, en élévation et en planchers
Une telle démarche assure non seulement un démarrage des travaux mais permet également de maintenir le cap sur le respect des délais globaux du projet de construction.
Les plannings réalisés par les OPC (Ordonnancement, Pilotage et Coordination) prévoient généralement les 2 premiers mois de la période de préparation pour réaliser l’ensemble des réservations du projet, d’un sous-sol à un R+6. On pourrait supposer que cette approche est intégrée à leur méthodologie, bien qu'elle semble difficilement réalisable en pratique. Cette stratégie, visant à comprimer les échéances pour répondre aux attentes des maîtres d'ouvrage et accélérer le calendrier des travaux, peut malheureusement conduire à une situation où les délais fixés s'avèrent intenables. Cette réalité, loin d'être un simple défi, peut entraîner une remise en question de la fiabilité des entreprises, voire l'application de pénalités, étant donné la complexité pour ces dernières d'accomplir l'ensemble de leurs études dans un tel laps de temps. Par ailleurs, cette précipitation risque de bénéficier à des travaux de gros œuvre initiés prématurément, sans que les nécessaires coordinations et réservations aient été dûment attendues et intégrées. Pour surmonter ces défis, il est impératif d'adopter une approche organisée et méthodique dès la notification de l'ordre de service. Cela implique de constituer une équipe dédiée, d'analyser minutieusement les documents du projet, et de lancer les calculs et vérifications nécessaires avant de passer à la réalisation des plans détaillés. Cette phase préparatoire, bien que souvent sous-estimée, est fondamentale pour poser les bases d'une exécution réussie.
La réussite d'une opération de construction, particulièrement dans le contexte exigeant des marchés publics, repose sur une planification et une coordination minutieuses des études d'exécution et des études de synthèse. Ces étapes, bien qu'elles puissent paraître techniques et spécifiques, sont en réalité le cœur battant du projet de construction. En plaçant l'anticipation et la précision au centre de la gestion de projet, il est possible de naviguer avec succès à travers les défis de la construction, réalisant ainsi des ouvrages qui répondent aux attentes de toutes les parties prenantes.
Ci-dessous un planning type d’études d’exécution et de synthèse pour une opération de moyenne importance (de 10 M€ à 20 M€) avec des études programmées sur 6 mois environ :
